Magali Berdah estime que la plateforme aurait participé sciemment à la campagne de harcèlement dont elle est la cible depuis plusieurs mois maintenant. Elle annonce porter plainte contre l’oiseau bleu, ce mardi, auprès du parquet de Paris.
En cause, les nombreux tweets visant l’agente d’influenceurs postés par le rappeur Booba, qui ont été largement relayés par d’autres internautes, causant un effet important de haine.
Un papier bleu pour l’oiseau
Magali Berdah a déposé une plainte mardi dans laquelle elle affirme que le rappeur Booba, également connu sous le nom d’Elie Yaffa, a mené une campagne de cyberharcèlement contre elle via son compte Twitter le 17 mai 2022. Dans un communiqué, la spécialiste des influenceurs a également dénoncé le fait que Twitter est pleinement conscient que sa plateforme est intentionnellement et régulièrement utilisée par Booba pour mener cette campagne.
Selon la plainte déposée par Magali Berdah, la directrice de Shauna Events, les entreprises Twitter ont sciemment continué à fournir des services à Monsieur Yaffa, connu sous le nom de Booba, en refusant de suspendre son compte Twitter malgré les plaintes déposées et les signalements multiples. Par conséquent, elle affirme que ces entreprises ont été complices de la violence psychologique aggravée dont elle est victime depuis le 17 mai 2022. Magali Berdah a également déclaré que Booba publie toujours des tweets incitant à la haine contre elle depuis Miami, malgré les enquêtes en cours et les personnes interpellées.
« Une angoisse quotidienne »
Elle a exprimé son angoisse quotidienne, soulignant qu’elle avait reçu plus de 120 000 messages de harcèlement au cours de l’année écoulée, y compris des appels à la mort et au viol. Elle a appelé Twitter à prendre ses responsabilités, ajoutant que les cyberviolences ont des conséquences réelles et dramatiques et qu’elle déposait plainte non seulement pour elle-même, mais pour toutes les victimes de la haine en ligne.
« C’est une angoisse, c’est un mal de ventre tous les matins et tous les soirs, ce sont des messages d’appel à la mort, d’appel à la décapitation, des appels au viol… », confie l’agente au micro de Franceinfo, ce jeudi matin.
« Aucune action n’a été engagée par Twitter pour mettre un terme aux violences que je subis. Cette plainte, je ne la dépose pas qu’en mon nom, mais au nom de toutes celles et tous ceux qui sont victimes de la haine en ligne au quotidien, revendique Magali Berdah. Loin d’être virtuelles, les cyberviolences ont des conséquences bien réelles, qui peuvent être dramatiques. Ça a détruit ma vie, et je n’en vois pas la fin. J’ai l’impression que si je ne meurs pas, ça ne s’arrêtera pas. Twitter doit prendre ses responsabilités. »
Une plainte jugée « infondée »
Booba a évité un éventuel procès suite à une plainte déposée par Magali Berdah concernant une vidéo dans laquelle un influenceur avait divulgué des informations sur le passé judiciaire de l’agente des influenceurs. En tant que témoin assisté pour des faits de collecte frauduleuse et divulgation de données à caractère personnel, Booba a été convoqué mais a pu être auditionné par visioconférence depuis Miami en raison de sa résidence en Floride.
Selon un communiqué de son conseil, le magistrat a conclu qu’il n’y avait pas suffisamment d’éléments pour justifier une mise en examen et que la plainte de Magali Berdah était infondée, ce qui a permis à Booba d’échapper à une éventuelle procédure judiciaire.