Dylan Thiry revient sur ses nombreuses controverses, notamment celles liées à ses allégations sur les gélules prétendument curatives pour les cellules cancéreuses, cagnottes dites « frauduleuses » sous le nom de l’association « Pour nos enfants » dissoute, publicités de contrefaçon, ainsi que pour le CPF.
« Il faut toujours avoir les deux versions, jamais ils ont ma version. On m’accuse d’escroquer des gens et de faire des cagnottes trompeuses, je ne réponds pas à ça, car c’est trop ridicule » déclare Dylan Thiry dès le début de l’interview.
Un ton donné dès sa première apparition
C’est dans l’émission de télé-réalité « Koh Lanta » que Dylan Thiry fait ses premiers pas. Le jeune homme alors âgé de 22 ans en 2017, se présente comme étant un luxembourgeois agent immobilier à la « gueule d’ange, donc forcément mannequin. » Il continue sa présentation en disant que « Pour gagner, je prêts à tout, s’il faut arnaquer je le ferais« .
Bien que le jeune homme ne soit resté que trois jours sur l’île, il a tout de même attiré l’attention, en particulier avec ses mocassins de marque de luxe. Par la suite, Dylan a enchaîné les tournages et est apparu dans des émissions populaires comme Les Princes et Les Princesses de l’Amour 6 ou La Villa des Cœurs Brisés 6.
L’influenceur au million d’abonnés commence l’interview de Sam Zirah « Face à Face » en racontant son enfance. Il aborde une période compliquée ou il logeait dans des foyers pour mere isolée, en foyers de mère isolée. Une enfance ou il vivait seul avec sa mère, car son père était partie lorsqu’il était âgé d’un an.
« J’étais SDF, je dormais dans des caves au Luxembourg. Je dormais sur mes vêtements, je ne pouvais pas me doucher.J’allais m’acheter des chemises à 10 euros chez H&M car je travaillais en boite et qu’il fallait être frais. » Il raconte qu’il a été « viré » par la police de la cave ou il s’était fait un hébergement. « ils prennent toutes mes affaires qu’il y avait dans la cave, ils les mettent devant la porte. je leur dit que je ne sais pas ou aller et que je suis à la rue. Ils me répondent que ce n’est pas leur problème et qu’il faut partir car il ne peut pas dormir dans la cave. »
« J’ai besoin de me faire du mal, c’est pour ça que quand j’étais jeune, je suis allé à l’armée et qu’aujourd’hui je sors de mon confort, en faisant des voyages humanitaires, par exemple. Par rapport à tout ce que j’ai vécu et ce que je vois, je ne m’autorise pas à être triste. »
Par la suite, il aborde son évolution physique entre son apparition dans Koh Lanta et aujourd’hui. il dit « j’ai refait le nez une fois car on me l’avait cassé et que j’avais une bosse, je l’ai fait enlevé. Je regrette la chirurgie esthétique car on ne devrait pas refaire notre visage, c’est dommage de toucher à ça. »
Un titre de Mister Luxembourg usurpé
Le candidat prétend sur ses réseaux être le Mister Luxembourg 2019. Hors, l’élection de Miss et Mister Luxembourg 2019 qui a eu lieu le samedi 15 décembre 2019, dévoile un tout autre heureux gagnant. En effet, il s’agit de Owen Hawel. Le comité finira par réagir dans la presse, quelques jours après la polémique.

« Je voulais me venger contre cet escroc [délégué du comité d’alors, NDLR], à l’époque j’avais participé à Mister Luxembourg en 2018. Ce qu’il s’est passé c’est que j’ai fait Mister Luxembourg à mes 18 ans et j’avais perdu. » Après son passage dans Koh Lanta, Dylan déclare qu’il a été rappelé par le comité pour participer à nouveau au concours et que le comité lui aurait proposé la première place en contrepartie de sa participation, il finit par accepter.
Le candidat de télé-réalité est convaincu que les organisateurs ont utilisé sa notoriété pour obtenir de la publicité et attirer plus de sponsors pour l’élection de Mister Luxembourg. Selon lui, son post sur Instagram vise à révéler ces intentions douteuses au public.
De son coté le communauté réfute. Il confirme que Dvlan Thiry a échoué au test de culture générale avec « une note en-dessous de la moyenne« . Ce test est passé par l’ensemble de nos candidats. Il contient une série de 24 questions courtes relativement simples à répondre en 15 minutes par écrit.
Le comité ajoute par la suite : « Outre sa mauvaise note au test de culture générale, Dylan Thiry ne pouvait pas remporter le titre de Mister Luxembourg du fait qu’il a modifié artificiellement son apparence physique (fausses dents, fausse barbe, retrait de grains de beauté non dangereux et non disgracieux sur le visage et le corps, etc…), ce qui est interdit par le règlement. »
Enfin, l’un des organisateurs du comité indique : « Je confirme également que ce candidat, qui avait été uniquement élu « 1er Dauphin » a été destitué de ce titre de 1er Dauphin, avoir avoir truqué et publié la photo de son écharpe avec Photoshop en la faisant passer pour une écharpe de Mister Luxembourg, pour tromper volontairement le public. Bien que nous pouvons comprendre la déception de tout candidat qui ne remporte pas l’élection à laquelle il se présente, un tel écart de comportement visant à tromper le public n’est pas excusable. Le fait qu’il explique maintenant cet écart de comportement par une blague pour dénoncer une soit-disant mascarade, est une façon de se raccrocher comme il peut aux branches pour sauver la face… »
Un faux partenariat Gucci
Le jeune homme a choisi de partager qu’il avait été contacté par Gucci après la diffusion du premier épisode de Koh-Lanta, où il portait des mocassins de cette célèbre marque. Il avait déclaré : « Je vais bientôt les voir pour signer un contrat. » Il avait également posté sur son compte Twitter un message (supprimé quelques heures après quand il avait publié en 2017.) disant : « Contrat en poche les amis, merci à vous ! @gucci #NoPainNoGain #Tarzan #mocassins #gucci #Buzzzz.«

Cependant, la marque italienne avait rapidement démenti dans les colonnes du Le Figaro, affirmant qu’aucun contact n’avait été établi avec Dylan Thiry et qu’aucune offre de contrat ne lui avait été proposée. Dylan avait répondu via le service de presse d’ALP en expliquant que l’offre en question venait en réalité de la boutique détentrice de la licence Gucci basée au Luxembourg. Cependant, cette explication avait également été contredite.
La direction de la boutique Gucci de Luxembourg-Ville a répondu en disant : « C’est un très bon client et depuis son passage dans l’émission, il nous a demandé si nous pouvions envisager un partenariat. Nous lui avons répondu que nous n’avions ni besoin ni envie de ce type d’association… Si la maison mère dit non, c’est non également au Luxembourg.«
« Ça à bien marché et je ne le regrette absolument pas. Comme j’avais fait trois jours sur l’île et que j’étais en mocassins Gucci, tout le monde se moquait de moi. Donc pour me venger, j’ai fait croire que j’avais eu un contrat avec Gucci, qui a été démenti par la marque donc ça a fait un gros bad buzz. Mais je ne le regrette pas car ça fait ce que je suis aujourd’hui, ça m’a permis de faire d’autres émissions derrière et d’être recontacté. J’ai fait du bruit, ça m’a même permis de faire un deuxième Koh Lanta derrière. Les gens en ont rigolé et que toute la France a aimé mais c’est une erreur de parcours car dès que tu mens, c’est une erreur. »
Des écouteurs non livrés

En novembre 2019, alors que Dylan est en pleine diffusion sur « La Bataille des Couples » avec Fidji, son ancienne chérie de l’époque, de nombreuses publicités pour des fameux écouteurs sans fil sont épinglé par les deux influenceurs comme étant une bonne affaire. Les commandes affluent.
Cependant, un groupe Facebook dénonçant ce qu’ils considèrent comme « une arnaque » a été créé, avec la participation d’au moins un millier de personnes, y compris au Luxembourg. Les témoignages des victimes indiquent que leurs commandes n’ont jamais été livrées, certaines d’entre elles attendent depuis le 14 novembre. Une cliente qui a vécu au Grand-Duché témoigne : « Il faut en parler, non seulement pour que nous soyons remboursés, mais également pour que d’autres personnes ne se fassent pas avoir. »
Après enquête, il s’est avéré en réalité que la société qui commercialisait les écouteurs était basée au Luxembourg et que son gérant n’était autre que… Dylan Thiry en personne. Dans le viseur des clients, le Luxembourgeois avait confirmé directement à certaines personnes concernées que la société connaissait des retards de livraisons, mais que tout le monde serait livré tôt ou tard.
Une version confirmée à L’essentiel par l’avocat de Dylan, Jonathan Bellaiche: «Il y a eu un blocage avec un intermédiaire de paiement en raison du grand succès rencontré par le produit. Les retards de livraisons sont fréquents en matière de vente à distance, mais il ne s’agissait en rien d’une arnaque», précisait-il. Reste que les produits effectivement livrés répondaient très rarement aux attentes des clients. «Faible qualité», «mode d’emploi en chinois», «un écouteur sur deux qui fonctionne», «grésillements», «emballage digne d’Aliexpress», les clients se disaient «écœurés».
Interrogé sur ces critiques, Me Bellaiche avait répondu que les personnes insatisfaites «avaient la possibilité de renvoyer le produit comme le prévoyait la loi sur la vente en ligne». Mais l’affaire avait dépassé le cadre du différend entre commerçant et clients pour virer au pugilat entre stars de la téléréalité.
Une pétition « On veut le remboursement » qui a récolté près de 2000 signatures, à même été créée sur la célèbre plateforme Change « Cette pétition a pour but d’obtenir le remboursement des commandes passées chez 21pods pour plus de 800 personnes. Les clients ayant passé commande il y a plus de 2 mois n’ont toujours pas reçu leurs commandes. 21pods est une entreprise appartenant à Dylan Thiry basée au Luxembourg. Si vous avez commandé chez eux, signez la pétition ! Si vous êtes simplement de passage et souhaitez soutenir ces personnes qui ont été abusées, n’hésitez pas à signer la pétition également ! » peut-on lire sur le site de Change.org
Des gélules anti-cancerigeuse
L’influenceur a utilisé son compte Snapchat pour promouvoir un médicament miracle qui prétendait détruire les cellules cancéreuses dans le corps avant même que les symptômes n’apparaissent. Cependant, cette publicité pour un produit non testé et sans fondement scientifique certifié a suscité une vive réaction sur les réseaux sociaux.
« Je vais vous dire un truc qui est une dinguerie, je vous promets que c’est la vérité, c’est hallucinant. C’est quelque chose qui guérit les cellules cancérigeuses (sic). C’est-à-dire que si tu as des cellules cancérigeuses dans ton corps, ce produit-là les tue.«
Il évoque que ce n’était pas un partenariat et qu’il ne faisait que raconter sa journée. Un propos très vite contré par une réponse à un tweet vidéo qu’elle avait posté sur son compte Twitter en mars dernier, à la période ou Dylan avait fait la promotion de ses fameuses gélules en redirigeant sa communauté vers un lien.
Vos Stars En Réalité, l’électron libre qui alerte depuis 2019 sur les escroqueries des influenceurs légende aujourd’hui : « Après une première partie de manipulation émotionnelle, le sujet des placements de produits arrive. Unicity et son produit qui soigne le cancer ne serait pas un placement, il n’y aurait pas eu de lien du site. »
« J’aurais pas dû, je sais que c’est grave. Je ne suis pas un expert, mais quand on m’a proposé le produit, je ne pouvais qu’y croire. J’ai pris mon téléphone et dit que c’était trop bien. J’y ai cru car c’est mondialement connu et que l’organisme à des institut partout dans le monde. J’ai été naïf »
Cependant, L’Institut national du cancer a exprimé sa préoccupation face au comportement irresponsable de ceux qui prétendent détenir un remède miracle contre le cancer. En exploitant le désespoir des patients, ces personnes peuvent inciter à arrêter les traitements prescrits par les équipes médicales, mettant ainsi leur santé en danger et risquant leur vie.
Des sacs de contrefaçon fabriqués en « Libanie »
C’est sur son compte Instagram que l’influenceur aux 1,5 millions d’abonnés à fait la promotion de sacs qu’il dit être fabriqués en « Libanie ». « J’ai été payé 2000 euros pour faire la story. La responsable de la marque m’a dit qu’elle était contente et que le poste était très bien. Je ne suis pas Français et quand je dis « Libanie » je suis sur de moi à ce moment-là. »
En réalité, le sac proposé par Dylan est une contrefaçon grossière du célèbre sac Birkin de la prestigieuse maison de luxe Hermès. Les détails de conception, les matériaux utilisés et la qualité de fabrication sont bien loin des normes élevées de la marque Hermès. Cette contrefaçon non autorisée soulève des questions sur l’éthique de la pratique de la contrefaçon et peut également entraîner des conséquences légales pour Dylan.
La promotion d’articles de contrefaçon est illégale et peut être lourdement condamnée. En effet, quel que soit le produit contrefait, le vendeur s’expose à des sanctions pénales pouvant aller jusqu’à trois ans d’emprisonnement et 300 000 euros d’amende, conformément à la législation en vigueur, à l’exception de la contrefaçon d’une marque de fabrique, de commerce ou de service, pour laquelle la peine peut atteindre quatre ans d’emprisonnement et 400 000 euros d’amende, selon les dispositions des articles 716-9 et suivants du code de la propriété intellectuelle.
Le dubaïote déclare « Honnêtement, je ne me saurait pas rendue compte que c’était une contrefaçon, même en me rendant sur le compte instagram de la marque qui vendait les sacs. Le mot « Birkin » ne m’aurait même pas interpellé. »
De plus, les sacs ne sont pas fabriqués en « Libanie« , ne sont pas fabriqués au Liban. En réalité il s’agit de pièces assemblées en Chine. « Elle m’a dit qu’ils étaient fabriqués au Liban et qu’elle gravait elle même les sacs » réagit Dylan dans l’interview donnée à Sam Zirah.
La promotion de fausses formations avec le CPF
Plusieurs plaintes déposées à son encontre
Selon les informations de nos confrères de Libération, le jeune homme fait face à cinq plaintes pour « abus de confiance ». Les victimes présumées, soutenues par le Collectif d’aide aux victimes d’influenceurs (AVI), ont déposé plainte contre lui. Il pourrait encourir une peine maximale de sept ans d’emprisonnement et 750 000 euros d’amende. Certains de ses abonnés lui reprochent notamment un manque de transparence quant à l’utilisation des fonds collectés pour des missions humanitaires.
Dylan Thiry, il est visé par cinq plaintes pour escroquerie et abus de confiance pour avoir détourné de l’argent récolté avec son association Pour nos enfants. » avance Me Jocelyn Ziegler, à nos confrères de BFMTV.
Un collectif attentif et en veille
Au début de juin 2022, un groupe de personnes anonymes s’est rassemblé sous le hashtag « blatarnaque » sur Twitter pour exprimer leur indignation contre les agissements impunis de la mauvaise influence. Ce collectif, nommé Collectif AVMN (Aide aux Victimes de Marc et Nadé Blata), dénonce les méfaits de ce duo opérant à Dubaï.
En août 2022, le groupe s’est agrandi et a structuré ses activités en devenant une association sous le nom de Collectif AVI (Aide aux Victimes d’Influenceurs). Son champ d’action s’est élargi pour venir en aide à tous les consommateurs et marques qui ont été dupés par ces « célébrités » également appelées « Influvoleurs » souvent issues de la télé-réalité.
Le groupe a réussit à attirer l’attention de la plateforme CotizUp face à la nature de la cagnotte hébergée sur le site. Suite à l’alerte, les cagnottes de Dylan Thiry ont été supprimée.