La situation de Louka, un adolescent de 15 ans en situation d’handicap, qui a été agressé à la sortie de son collège près de Bourges en raison d’un différend concernant une place à la cantine, a été filmée et partagée sur les réseaux sociaux, provoquant de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux et notamment sur Twitter.
La mère de l’enfant victime de l’agression a déclaré sur les réseaux sociaux : « Si vous avez suivi de près ou de loin l’agression de notre fils le 24 janvier 2023, je viens vous donner des nouvelles qui ne sont malheureusement pas bonnes. Dans notre pays, ce ne sont jamais les victimes qui ont raison mais plutôt les mis en cause, et cela reste vrai aujourd’hui. »
Elle a également ajouté que la famille avait été obligée de ne pas travailler pendant un mois, car la gendarmerie leur avait conseillé de ne pas envoyer les garçons au collège jusqu’aux vacances de février (15 jours) pour la procédure. Cependant, cela a pris plus de temps que prévu. La famille avait demandé au collège de prendre des mesures contre l’agresseur, mais cela n’a pas été possible. Ils ont été obligés d’attendre le résultat pendant deux mois sans pouvoir aller à l’école, avec un signalement à l’assistante sociale du collège qui leur a demandé des explications sur leur absence.
Une vidéo qui provoque l’émotion d' »injustice »
Sur les réseaux sociaux, les parents de la victime ont décidé d’un accord commun avec leurs enfants de publier la vidéo afin de faire réagir et que » les grands de la haute planisphère percute et bouge afin de dire stop à l’injustice » , elle à ensuite rajouté qu’elle publié la vidéo, « car en France on aime le scandale, on aime les vidéos-chocs et de toute façon la vidéo à tourner sur tous les réseaux sans accord, sans floutage des visages, chose qui est faite sur celle-ci ».
Selon le compte Twitter « Medave Prod », les séquelles physiques de l’agression dont a été victime Louka ont été extrêmement graves. Il a notamment subi une fracture du nez accompagnée d’une déviation nécessitant une intervention chirurgicale, ainsi qu’un traumatisme crânien, une entorse des cervicales, des hématomes et des blessures corporelles. De plus, il a été déclaré en incapacité temporaire de travail (ITT) pendant une durée de 10 jours.
Un conseil de discipline sans suites
Selon nos informations, Louka aurait prévenu son établissement scolaire et aurait demandé de l’aide, mais rien n’a été fait pour le protéger. Dès le lendemain, les parents ont déposé une plainte contre l’agresseur de leur fils scolarisé en classe de SEGPA. Deux mois et demi plus tard,un conseil de discipline a eu lieu, mais l’agresseur n’a pas été exclu définitivement de l’établissement malgré les demandes des parents de Louka.
La conclusion du conseil de discipline est que l’agresseur est mis sous sursis. Cela signifie qu’au prochain problème rencontré, il sera probablement exclu définitivement.
« On a été voir le surveillant er j’ai dit que j’allais me faire taper ce soir à la sortie » déclare l’adolescent.
Le ministre de l’éducation nationale veut renforcer la lutte contre le harcèlement scolaire
Récemment, le ministre de l’éducation nationale a annoncé dans un communiqué, le jeudi 13 avril, son intention de renforcer la lutte contre le harcèlement scolaire, en particulier au niveau primaire. Pour ce faire, il prévoit de modifier le code de l’éducation afin de permettre, à l’école élémentaire, que lorsque « l’enfant auteur de harcèlement représente une menace sérieuse pour la sécurité ou la santé des autres élèves », il puisse être transféré dans un autre établissement sans nécessiter l’accord des représentants légaux.
Les décisions d’exclusion d’élèves peuvent maintenant être prises de manière exceptionnelle par les directeurs académiques des services de l’éducation nationale, qui doivent ensuite demander au maire de réinscrire l’enfant dans une autre école de la même commune. Si l’élève doit être transféré dans une autre ville, l’accord des représentants légaux ainsi que des communes de résidence et d’accueil est requis.
Depuis 2017, la lutte contre le harcèlement et le cyber-harcèlement a pris un nouvel élan, avec la mise en place du programme pHARe qui s’appuie sur un réseau de 400 référents académiques et départementaux à travers le pays pour traiter les situations signalées par les chefs d’établissement, ainsi que les plateformes du 3020 et du 3018 pour le cyber-harcèlement. De plus, depuis la loi du 2 mars 2022, le harcèlement scolaire est reconnu comme un délit.
Aujourd’hui, Pap Ndiaye, ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, souhaite renforcer les mesures de prévention et d’intervention contre le harcèlement scolaire, notamment dans le premier degré, en annonçant les mesures suivantes :
- Extension du programme pHARe aux lycées dès la rentrée 2023 : Fort de son efficacité en matière de sensibilisation et de prévention, le programme pHARe sera étendu aux lycées dès la rentrée prochaine.
- Objectif de 100% d’écoles et de collèges inclus dans le programme pHARe : Actuellement, 86% des collèges et 60% des écoles sont inscrits dans le programme pHARe, six mois après sa généralisation. À la demande de Pap Ndiaye, les recteurs devront mobiliser les services académiques et départementaux pour atteindre l’objectif de 100% d’écoles et de collèges inclus dans le programme.
- Systématisation de la communication des numéros d’urgence (3018 et 3020) : Pour assurer la connaissance du programme pHARe par tous, la communication des numéros d’urgence, tels que le 3018 et le 3020, sera systématisée chaque année dans les carnets de correspondance et autres supports numériques.
- Formation de tous les personnels à la lutte contre le harcèlement scolaire : Conformément à l’article 5 de la loi du 2 mars 2022, tous les personnels seront formés à la lutte contre le harcèlement scolaire, en commençant par la formation systémique des professeurs stagiaires. Les Instituts Nationaux Supérieurs du Professorat et de l’Éducation (INSPE) et les Écoles académiques de la formation continue (EAFC) seront mobilisés à cet effet.
- Prévention et résolution des situations les plus complexes, notamment dans le premier degré : La priorité du ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse est de prévenir le harcèlement, d’accompagner et de protéger les élèves. Cependant, certaines situations nécessitent de séparer les élèves harcelés de leurs harceleurs, ce qui n’est actuellement pas possible dans le premier degré sans l’accord des parents. Pour remédier à cela, deux nouvelles mesures seront mises en place en fonction de la gravité de la situation :
- Premier niveau : La situation sera prise en charge par l’équipe éducative et résolue avec l’adhésion des élèves et des parents.
- Deuxième niveau : Si malgré les tentatives de conciliation, la situation
Inquiet de retourner sur les bancs de l’école
En conséquence, Louka ne peut pas retourner à l’école en toute sécurité après les vacances de Pâques. La situation est encore plus choquante car ni l’agresseur ni sa famille ne se sont excusés, laissant Louka et sa famille sans aucune forme de réparation morale.
Une forte médiatisation
Face à la médiatisation de cette affaire, Cyril Hanouna à reçu ce lundi 17 avril dans Touche pas à Mon Poste, la victime accompagnée de sa maman. Il revient notamment sur ce jour ou l’agression à eu lieu.
"J'ai dit que ce soir j'allais me faire taper"
Le témoignage bouleversant Louka, 15 ans, violemment agressé pour une place à la cantine. #TPMP pic.twitter.com/D11EL5JvYr
— TPMP (@TPMP) April 17, 2023
Il commence par évoquer, en étant très touché, avoir prévenu un surveillant de son établissement scolaire qui lui aurait répondu qu’il lui avait déjà dit la même chose la veille et qu’il n’était pas venu donc il ne viendra pas ce jour là.